Nid d’Coucou 5Billet_Anne-Marie_(2)_001-thumb

“It would be the maddest thing, wanting to be sane in this crazy world” - Didier Erasme

Please tell me, am I crazy? Very few people could state that they never asked themselves this very question. As complex as it can be. After all, what defines madness? Who is mad, who is not? What ‘proves’ your madness and what ‘treats’ it? What might seem completely insane to one might be normal to another. If the violation of the social norms with ones’ thoughts and actions defines madness, then is it easy to feign insanity to obtain what we desire? By the way, who gives themselves the right to dictate those social norms? A quest for answers.

Point a microscope at our misconceptions about mental illness and at our arbitrary social constructs and generate uneasiness. Using the cabalistic brains of six improv comedians, some of whom are living with disabilities, the cast of Entr’actes forces us to question the preconceived ideas that live within ourselves. And very few experiences are as sincere as an improv game. Nid d’Coucou, through ‘treatments’ prescribed to those willing to play, explores topics like perception, childhood, confidence. The host puts on an oldish smock and a friendly patronizing smile and becomes the ‘psychiatrist’. Eloquent and well-paced, he guides the audience through the realm of their perceptions. Dispenses the utopian quotes from the wise men of our world. Prescribes, as part of his ‘treatment’ a particularly intriguing musical reference, one that is deeply rooted in Quebec’s pop culture.

Of course there will be jokes that crack the audience up with laughter, light-hearted puns, typical side-effects of the speed which improv comedians have to deal with. A less obvious side effect of speed is that the cast is forced to get fiercely personal. Like a child’s bond with his teddy, each reaction and the interpretation of an image projected on the screen is uniquely intimate. Now this is where it is interesting to notice which elements manage to get a reaction from the audience. Everything that is part of Nid d’Coucou, from the brilliant pianist to the broken down white venetian blinds acting as the set to the complicity between the comedians, is of a touching authenticity. All is left to chance, all is possible. The purpose isn’t to find answers after all, but to come out full of an experience to feed our thoughts.

“C’est bien la pire folie que de vouloir être sage dans un monde de fou” - Didier Erasme

Dites-moi, serais-je fou? En assumant une réponse honnête, rares sont ceux qui ne se sont pas posé la question. Si complexe soit-elle. Après tout, comment définir la folie? Qui est fou? Qui ne l’est pas? Qu’est-ce qui « prouverait » la folie et dans le cas échant, qu’est-ce qui la « guérirait »? Certainement, ce qui parait fou pour un sera totalement sain d’esprit pour un autre. Puisque le fait de, par ses actions et pensées, violer les « normes » sociales représenterait la folie, on pourrait aussi la feindre pour avoir ce que l’on désire? Après tout, qui se donne le droit de dicter ses normes-là? Quête de réponses.

Une telle introspection dans la complexité de nos conceptions crée peut-être un malaise; le regard que l’on pose sur les autres et sur nous, sur la maladie mentale, n’est pas chose facile. En utilisant l’esprit cabalistique d’un groupe de six improvisateurs, vivant ou non avec un handicap, Entr’actes force à remettre en question les idées préconçues qui nous habitent. Et bien peu de choses sont aussi sincères qu’un jeu d’improvisation. La pièce Nid d’Coucou, à travers des défis présentés aux comédiens sous forme de « traitements », explore la perception, l’enfance, la confidence, etc. L’animateur revêt son vieux sarrau et son sourire sympathique pour s’improviser « psychiatre » et, avec éloquence, amène ses spectateurs à redéfinir leurs perceptions. Il le fait, entre autres, en passant à qui veut bien quelques citations utopiques d’un artiste/savant/beau parleur de ce monde. Il utilise aussi, pour inspirer les improvisateurs dans un traitement, une référence musicale particulièrement intrigante, mais surtout bien ancrée dans la culture populaire.

Certes, des blagues à faire éclater la salle de rire, des blagues de premier degré, conséquence typique de la rapidité à laquelle l’improvisateur doit se prêter. Mais aussi des réflexions plus personnelles percent : la relation complexe de l’enfant avec son animal en peluche favori, les réactions qu’engendre l’interprétation d’images projetées sur un écran où il est intéressant de remarquer quels éléments provoquent une réaction. Tout ce qui fait partie de Nid d’Coucou; l’excellent pianiste, les vieux vénitiens blancs qui font office de décor, la complicité entre les comédiens, semblent être d’une authenticité touchante. Tout est laissé au hasard, tout est possible. Le but n’est vraisemblablement pas d’en sortir avec des réponses, mais plutôt de s’être prêté à une expérience qui alimentera nos réflexions.