From the sea-drenched island of Katie Jensen:
A long time ago, the island was born. It crept into the ocean with a tiny splash and paddled out into the blue depths. Salt crusted its craggy lips, forming razor sharp stalactites atop the shiny green eyelids of palm fronds.
The earth shifted its shoulders. Thick, bullying waves crashed into the shoreline, nipping granular bites and regurgitating a frothy mass. Ominous clouds muted the sun with discordant, deliberate bowstrokes. The wind wrote twin poems and tucked them between a stand of crooked trees.
Quietly and without complaint, the island pivoted with the earth, but it did not change partners.
De l’île baignée par la mer de Katie Jensen: (Par le clapotis des mots d’Aliké Harel)
Il y a de cela très longtemps, l’île vint au monde. Elle se glissa dans l’océan en laissant entendre un faible clapotis et nagea dans le bleu des profondeurs. Le sel se cristallisa sur ses lèvres burinées et des stalactites acérées se formèrent sur ses paupières vertes et luisantes en frondes de palmier.
La terre tourna les épaules. De grosses vagues coriaces s’écrasèrent sur les berges, les égrainèrent à petites bouchées et régurgitèrent une masse écumeuse. Les nuages menaçants étouffèrent le soleil avec des coups délibérés d’archet dissonant. Le vent écrivit des poèmes jumeaux et les blottit au creux d’une forêt d’arbres tortueux.
En silence sans se plaindre, l’île tourna avec la terre, mais ne changea pas de partenaire.