From the moulting expectations of Tobias Rochman:
Halifax group Moon’s name is either paying tribute to Divorce Records owner Darcy Spidle’s daughter, the directorial debut of David Bowie’s son, a bare ass, a cult or all of the above. The blank, bold, minimalist gesture that is this self-released CDR’s packaging is a clever comment on cyber-capitalism, the diminishing role of the craftsperson in the digital age, disposable blog music as a tribal signifier used in sexual courting, and the modern record label as a middleman mournfully splitting the crumbs of a pie no one ordered. This is an impressive debut. It is a snake in dog’s clothing, moulting expectations, shedding careless first impressions and slithering towards the heat lamp of your heart. Moon’s reflective pop music offers itself as a companion, setting the world to a kraut-beat like a ticking clock, a soundtrack for all that happens until that unseen final moment when — your foot already in the stirrup — death’s famous black horse arrives. For those of us not anticipating the expansion of government controlled drone-killings on home or foreign soil, tangerine coloured “reality augmentation” glasses pumping ads straight to our retinas, or the slapdash reality TV contest that will decide the next leader of the Catholic church, at least we'll have more from this promising group to look forward to.
Des lunettes lunatiques de Tobias Rochman: (Traduit par Laurence Ouellette et Nicolas Coutlée)
À quoi le nom du groupe Moon fait-il référence? Est-ce un hommage à la fille du fondateur de Divorce Records, Darcy Spidle? Aux débuts cinématographiques du fils de David Bowie? À un cul à l’air? À une secte? À chacune de ces réponses? Le format ultra-minimal, presque audacieux, de ce CD-Rom auto-produit suggère que le groupe d'Halifax sait très bien qu'il s'insère dans un monde où règne un cyber-capital qui propulse une musique jetable et immatérielle en abondance, ou encore que les labels, affairés à répartir des miettes de pain, sont en obsolescence avancée. En tout cas, Moon ne laisse pas indifférent. Tel un serpent dissimulé sous une fourrure de chien, il hurle à la lune et glisse, avec une nonchalance reptilienne, tout droit vers la lueur infra-rouge de votre coeur. Moon vient se lover en vous sans hésitation, et vous enveloppe de sa pop opale sur un beat krautrock. Une trame sonore sublime pour n'importe quel moment; même le dernier. Pour ceux d'entre vous qui n'attendent pas avec impatience de voir les avions drones se multiplier, de faire l'acquisition de lunettes de « réalité augmentée » orange bombardant votre rétine de publicités plus qu'elle ne l'est déjà ou de vous taper la prochaine télé-réalité pour l'élection du prochain leader du Vatican, consolez-vous; il y a toujours Moon, qui promet de nous en donner encore.