From the hyperbolic manifesto of Eileen Wennekers:
Worst Case Ontario is a poetry reading tour covering the St. Lawrence basin and the Northeastern USA. The tour wound down in Ottawa on August 29th. While in Toronto, wordsmiths dalton derkson, Jessica Berbenek, JC Bouchard, Julie Manell, and JM Francheteau spoke to us about their trek: Your work seems to hold a peculiar fascination for having nasty, messy, meaty, pointy bodies in pathological spaces. Thanks. JB: I don’t think we could say it much better than that. I definitely think that’s something that ties us together in terms of the subject matter. Dalton and JC chose everyone for the tour. dd: There's a gutter, small town, grittiness in all of our works, so good eye on that. JMF: I think a lot of writing, or creative writing, comes from feeling different from people, or from feeling that you can’t explain some aspect of your experience to others, so I think in my case poetry came out of not wanting to constantly be explaining myself. I could just take things that were powerfully and at times inexplicably charged with significance to me, that suggested something that I couldn’t quite articulate, and then share that. So that fits with those elements of anxiety about the body, or about how you socially fit in with other people. What happens when all of that gets in the van? JB: It’s what we’re all scared of. JCB: We actually don’t know yet. This is the first time we’ve all been together outside of a chat or a digital communication, JM: It worked out well in the virtual van JCB: In the virtual van, it worked out well. We don’t know what will happen, but I think it will be just as good. dd: It’s going to be a real fun Ford Fusion, for sure JMF: Or something like that. JB: We only have the one driver, which I think will be interesting. Do you have a dream tour manifesto? If you were going to be like the Futurists and say why you’re doing this tour, to put it in really hyperbolic language, what would you say? JCB: Should we huddle first? dd: I’m just gonna throw one thing, and then just people fuckin’ spitball off it or whatever. So my whole thing with JC was: don’t wait around for someone else to do it, just do it. Do it yourself. Set it up and go with it. If it’s something you want to do, then put in the effort and do it, and it will probably turn out. JM: We’re more powerful together than we are alone at this stage in our writing. JCB: I hope in the future it may serve as an example to young or emerging poets - or whoever - that they can do the same too, and it’s not as hard and daunting as some people might think. I mean, it takes a lot of work, but it’s doable. So don’t be afraid. JM: But also no one will ever do it again.Du manifesto excessif de Eileen Wennekers: (Du poète traducteur Kevin Godbout)
Worst Case Ontario est une tournée de lecture de poésie qui s’est donnée dans le bassin du Saint-Laurent et dans le nord-est des États-Unis. La tournée a pris fin à Ottawa le 29 août dernier. Lorsqu’ils étaient de passage à Toronto, les artisans des mots dalton derkson, Jessica Berbenek, JC Bouchard, Julie Manell, et JM Francheteau se sont entretenus avec nous pour nous parler de leur périple: Votre travail semble vouer une fascination particulière aux corps sales, désordonnés, étoffés et pointus au sein d’espaces pathologiques. Merci. JB: Je ne crois pas que nous pourrions mieux le dire. Je crois définitivement que c’est quelque chose qui nous unit ensemble par rapport à notre matière. Dalton et JC ont choisi toutes les personnes pour la tournée. dd: Il y a bel et bien un élément de gouttière, de petite ville, de quelque chose qui grince dans toutes nos oeuvres, bien vu. JMF: Je crois que beaucoup d’écriture, ou d’écriture créative viennent quand on se sent différent des autres, ou quand on se sent incapable d’expliquer un aspect de nos expériences aux autres. Alors je pense que dans mon cas, la poésie est sortie de mon désir de ne pas avoir à constamment m’expliquer. Je pouvais simplement prendre des choses qui étaient puissantes et parfois très chargées de signification pour moi, qui suggéraient quelque chose que je ne pouvais articuler, et ensuite partager tout cela. Alors, ça permet d’expliquer ces éléments d’anxiété à propos du corps, ou de la façon dont on s’adapte socialement avec d’autres personnes. Qu’arrive-t’il quand tout cela entre dans la fourgonnette? JB: C’est ça qui nous fait peur. JCB: Nous l’ignorons en ce moment. C’est la première fois que nous sommes ensemble en dehors d’une causerie, d’une discussion électronique. JM: Ça fonctionnait bien dans la fourgonnette virtuelle. JCB: Là, c’était correct, nous ne savons pas ce qu’il arrivera, mais je crois que ce sera aussi bon. dd: Ce sera une Ford Fusion plaisante, c’est certain. JMF: Ou l’équivalent. JB: Et nous avons un seul conducteur, ce qui promet d’être intéressant. Avez-vous un rêve d’une tournée de genre manifeste? Si vous étiez comme des Futuristes, et disiez pourquoi vous faites cette tournée, pour l’expliquer en langage compliqué, que diriez-vous? JCB: Est-ce qu’on fait un caucus? dd: Je vais lancer une autre chose, et les gens pourront l’utiliser pour brainstormer, ou peu importe. Mon affaire avec JC est ceci: n’attend pas que quelqu’un d’autre le fasse, fais-le. Fais-le toi-même. Prépare le nécessaire et va. Si c’est quelque chose que tu veux faire, mets l’effort et fais-le, et ça ira certainement bien. JM: Nous sommes plus puissants ensemble que seuls à cette étape de notre écriture. JCB: J’espère que dans le futur, ce sera un exemple aux jeunes ou nouveaux poètes, ou peu importe, qu’ils peuvent faire pareil, et que ce n’est pas aussi difficile et intimidant que les gens croient. Je veux dire, c’est du travail, mais c’est faisable. Il faut ne pas avoir peur. JM: Mais aussi, personne ne le fera de nouveau.