L’immensité sonore qu’est le vestibule artistique de Toronto est parsemée d’étiquettes indépendantes toutes neuves, chacune orbitant de manière unique autour de la ville bouillant de talent. Plongé dans ce volumineux climat,
, est accoutumé à la disposition générale pour le fait-maison et le travail d’équipe harmonieux qui régit le paysage musical canadien.
De la collaboration créative entre projets émerge un nouveau langage, une sémantique qui – étant donné l’afflux de talents et de gens motivés à offrir un toit collectif – parle aux typologies de plus en plus présentes, celles qui renforcent la présence de nos
. C’est ici, au centre de cet espace de pollinisation croisée, qu’Amok Recordings s’est établi comme progéniteur de musique qui navigue au-delà des frontières, autant géographiques que stylistiques. Nous avons parlé avec le fondateur de l’étiquette expérimentale, en provenance de Toronto via Elliot Lake, de sa naissance, de son évolution et de sa constante communication.
: Amok a démarré ‘’officiellement’’ en juin 2006. Par contre, le nom de l’étiquette date plutôt de 2000 (il apparait sur différentes publications de CD-r sans réelle organisation derrière lui). Quand Amok à démarré, c’était dans le but de servir plusieurs objectifs:
En grandissant, l’inspiration change… Au cours des dernières années, nous nous sommes concentré de plus en plus sur les nouvelles sorties et les paquets physiques à vendre au lieu de seulement alimenter nos archives avec des téléchargements gratuits. Je pense que la réponse courte à la question est oui - cela à commencé en partie comme une façon de partager mes propres projets.
Elliot Lake est un endroit assez déprimant… Ça s’est développé au départ avec les mines d’uranium. Pendant les années 90, toutes les compagnies minières ont plié bagage. Avec une économie précaire, la Ville s’est adapté et a créé un organisme à but lucratif (composé principalement du maire et de ses conseillés) et ils ont ensuite présenté la ville à l’aide de leur nouveau nom d’organisme: ‘Retirement Living’. Ils avaient hérité d’une tonne de maisons-chalets à bas prix des compagnies minières et ils ont commencé à convoyer plein de retraités dans ces maisons pour qu’elles soient habitées et rapportent des taxes.
Alors, en comparaison avec Toronto (où il y a effectivement des gens de moins de 65 ans qui habitent), c’est vraiment différent! Puis, en ce qui concerne l’influence du lieu… l’absence de culture m’a vraiment donné envie de créer quelque chose.
Les mini-étiquettes indépendantes et fait-maison semblent incroyablement présentes, surtout dans les grands centres comme Toronto, d’où vient Amok. Peux-tu partager ce qui dans l’éthos créatif de Toronto rend les étiquettes et les artistes si prolifiques?
Oui - Bandcamp semble à lui seul avoir frayé le chemin à une centaine d’étiquettes. Sans être facétieux, c’est probablement la densité de population qui fait de Toronto un point si ‘chaud’. Je pense qu’avec la manière dont la technologie a évolué, pratiquement n’importe qui n’importe où peut démarrer une étiquette. Vous n’avez pas besoin d’être dans une grande ville pour le faire! Il y a seulement plus de gens qui le font dans ces endroits-là.
Tes sorties semblent couvrir très bien le large spèctre des copies physiques. Par contre, il semble y avoir une préférence pour la cassette. Qu’est ce que la cassette représente pour toi?
Eh bien, c’est un format analogique et chaque sortie que nous faisons a son équvalent numérique. Personnellement, j’aime comparer le son du numérique et de l’analogique… J’aime aussi le fait que la cassette a deux faces parce que ça peut grandement influencer la manière de travailler de l’artiste. Je sais que pendant que je travaillais sur mon dernier album solo
Adult Music, je me suis vraiment concentré sur le format deux-faces. J’ai aussi lu des articles pour savoir quelle importance ce format a pour d’autres gens. Quelques personnes semblent penser que le culture de la cassette est une “rébellion contre la génération iPhone”, alors que d’autres l’associent à de la simple nostalgie. C’est probablement un peu de tout. Je sortirais de la musique sous tous les formats, si je pouvais me le permettre.
Le catalogue et les artistes avec lesquels tu choisis de travailler ont un style très diversifié. Est-ce que la force des scènes électronique, ambiante et expérimentale de Toronto sont responsables de leur abondance sur ton étiquette?
Pour être honnête, je n’ai aucune idée de ce qui se passe à Toronto…. Comme je le disais, j’ai passé les derniers mois à Elliot Lake et juste avant j’étais à Sarnia (qui est aussi déprimant qu’Elliot Lake). Aussi, nous n’avons pas d’autres artistes de Toronto qui font partie de l’étiquette (sauf
JEFFTHEWORLD, mais il fait du chiptune et c’est vraiment une culture en soi). Le catalogue de l’étiquette est pas mal juste de la musique que je trouve intéressante et qui, je crois, peut former un tout cohérent, d’une certaine façon. Je ne pense pas beaucoup aux origines géographiques des artistes et je m’entoure en général de gens qui me semblent authentiques.
Les collaborations entre artistes d’Amok Recordings semblent être un élèment distinctif important pour l’étiquette. Pourquoi la pollinisation croisée entre projets créatifs est-elle si importante pour toi?
Je pense que quand les gens sont authentiques, ils font d’emblée “ce-qu’ils-ont-à-faire”, alors si on connecte ensemble une bande de gens qui font de la musique, les collaborations naissent d’elles-mêmes. J’ai toujours trouvé intéressant qu’un artiste en particulier puisse être l’ingrédient d’une nouvelle recette. Et, en tant que fan, j’ai toujours aimé disséquer la musique et imaginer ce qu’un artiste en particulier pourrait apporter à un projet (ça devient encore plus intéressant quand tu connais bien l’ensemble de l’oeuvre d’un artiste).
Il y a une ouverture chez Amok à travailler avec des musiciens résidant ailleurs qu’au Canada. Peux-tu nous dire comment cette caractéristque ‘globale’ pourrait permettre à Amok de se distinguer des autres étiquettes de Toronto? Avec quelles communautés internationales as-tu développé des liens?
C’est drôle parce que je sais à quel point c’est une ligne directrice importante de Weird Canada que de couvrir seulement du contenu canadien et, comme nous en avons discuté, une bonne partie du catalogue comprend des sorties d’artistes d’autres pays. Est-ce que je peux me permettre de dire que cet aspect d’Amok est peut-être ce qui nous rend encore plus canadien? Melting pop 101.
Sérieusement, je ne me sais pas connecté à une ville en particulier. Oui, nous sommes canadiens. Et oui, nous sommes présentement basés à Toronto. Mais ça n’a pas d’importance. Nous pourrions être entourés des aînés d’Elliot Lake et l’étiquette se comporterait de la même manière. C’est probablement ce qui nous différencie des autres étiquettes de Toronto.
Nous avons produit les albums d’artistes de six pays différents et avons créé des réseaux importants en France (Strasbourg) et aux États-Unis (Los Angeles). En France, j’ai travaillé avec Nicolas Boutines, qui nous a apporté plusieurs projets étonnants, incluant une de ses propres collaborations avec Pascal Gully (qui a sortie de la musique sur l’étiquette
Tzadik de John Zorn). À Los Angeles, j’ai travaillé avec Jean-Paul Garnier. C’est un artiste du son qui travaille extrêmement fort, qui est bourré de talent, et qui a connecté avec plusieurs artistes et organisations aux États-Unis. Il a même publié le travail de quelques-uns des artistes d’Amok sur son label web,
Welcome to the 21st.
Le Canada est le terrain d’un nombre incroyable de musiciens indépendants et d’étiquettes fait-maison. Qu’est-ce qui, dans ce climat créatif canadien, favorise et inspire si bien cette genre de ferveur artistique?
Je ne suis pas certain. Si nous parlons principalement de “l’industrie”, c’est peut-être parce que nous sommes si gâtés au Canada. BEAUCOUP d’albums semblent porter le logo de FACTOR ou du Conseil des Arts. Les jeunes sont tellement incités à ‘’prendre une année sabbatique ou deux, à créer un groupe de musique et à partir en tournée un temps”. Je suis un peu jaloux parce que nous n’avons eu aucun financement et que ça a été une longue bataille.
Une dernière question: Y a-t-il une publication prochaine qui t’excites particulièrement?
Je suis encore très excité par l’album de
Ross Chait qu’on vient de sortir. Pour les publications à venir, nous sommes en train de préparer la sortie d’un nouveau
Somnaphon en format cassette/CD et je suis très content qu’il fasse partie de notre étiquette. Son travail est VRAIMENT intéressant. Pour votre info: Il a aussi sa propre étiquette,
Bicephalic Records, qui vaut vraiment le détour!
La discographie d’Amok Recordings (à ce jour)
2013
Ross Wallace Chait -
Routine Symptoms
Justin Scott Gray -
Adult Music
loopool & the One (family) -
Allpass 3
the One (family) -
the One (family)
Ross Wallace Chait & loopool -
Digressive Generation
Debbie Gaines -
HORTUS (rappel libre!)
b.burroughs -
Paraded And Thus; My Hair Has Held All The Smells Of Your Body
Canti -
Gale Warning For Lake Superior EP
the One (family) -
Live @ SOMETHINGseries
2012
mic&rob -
Archi Cons (suite)
Justin Scott Gray -
All In Time
Cathartech -
Disquietudes
USB Orchestra -
Phase One (2005-2009)
b.burroughs - *sniper
function(bodily)
loopool & the One (family) -
Allpass 2
Justin Scott Gray -
My New Synth
loopool & the One (family) -
Allpass The Bugs And The Breeze
Justin Scott Gray -
Segue Heil
Debbie Gaines -
Mirror, Mirror
loopool -
Wears A Golden Hat
Jay Morritt -
No Good Times
mic&rob -
Live And Let Lie
USB Orchestra -
Down The Stairs: Volume III
JEFFTHEWORLD -
Disc+
EKT -
EKT
2011
Chevalier -
Heart and Soul (Ambient Communications Vol. 2)
Justin Scott Gray -
In Audible
loopool - *Looks To Feudalism: the One (family) -
C.$’ta
the One (family) -
Sprout_Tiers
b.burroughs -
bayis, sweet…
2010
NILL -
Meeba
Rion C -
Live In The Chemical Valley
t h i e f -
Expedition
Chevalier -
O.S. V1: Ambient Communications
t h i e f -
REC.
This Is Esophagus -
Love, What Is
2009
James Provencher -
Bird Calls Home In Time For Christmas
This Is Esophagus -
Terra Firma EP
Brother’s Pus -
A Mirror To Fool An Audience For A Play An Audience To Fool A Mirror For A Play
James Provencher -
AM Radio
James Provencher -
Five Miles To God’s Country
USB Orchestra -
Down The Stairs: Volume II
USB Orchestra -
Slaves
James Provencher -
Poverty-Line Assault
P*Taz -
Ituri EP
2008
USB Orchestra -
Down The Stairs: Volume I
Bad Bolster Boycott -
Margarita EP
Lights Streaming Through The Sounds -
Sunrise EP
USB Orchestra -
I am ok
Polymath -
Polymath EP
2006
Dead Seed Recordings -
From Our Heart Will Flow Rivers Of Living Water
USB Orchestra -
Pentuhtook
A-Mo & Amplifier Machine -
Y’all Fatties Come Chew Some Freedom!
RCL Commission -
RCL Commission
Bleepus Christ -
Nature
Bleepus Christ -
Merry Christmas, Jesus Christ
USB Orchestra -
Be Free.
Bleepus Christ -
Listen-In Amplifier
Bleepus Christ -
bye, mean.