From the surfside crab rock of Rachel Weldon:
You have an artist picked out, or have been assigned a review. You’ve got 100 words or less to describe the music, evoke a response, and put a feeling into words. Go!
- Grip the physical copy of your chosen release. Hold it in your hands. Take a close look at the packaging, artwork, and tangible signs of love that have been left on it. This is one of the things unique to a Weird Canada review. We love it that artists take the time, effort and finances to manifest their artwork in physical form, and in a world where the bulk of commercial art is disseminated widely and idly on the internet, we want to salute those who are still living in the material world. We’re just kind of rootsy like that.
- Listen to the music. Now listen to it again. Listen to it on repeat. The objective is not to scrutinize every lyric, key change and drum fill, or to identify what you dislike about it. Rather, it is to get a more thorough understanding of the tone of the music. Immerse yourself in the aural landscape, and the sound will take on physicality. It helps to not only hear it, but to see it, smell it and taste it. Reviewing tangible, physical copies helps with this process as well.
- Brainstorm some key ideas or points you would like to hit on in your review. Remember: brevity is important. It’s useful to create a messy pile of signifiers, descriptors, technical terms, and fun phrases to draw from. Proper sentence structure can come later (or not at all). Examples: morning music; surfside crab rock; teenage daydream; tin can rattling across pavement; mud.
- Refine your little lump of coal. Before sweating over it, read a handful of Weird Canada reviews, and take notice of the casual, slang-ridden tones, symbolic language, and general lack of grammatical rigidity. We would rather you communicate the feelings you’re experiencing, in the consciousness-streaming kind of way that you experience them, than give us a semantically pristine piece of writing. Producing a linguistically perfect review of an experimental post-punk record makes about as much sense as painting a portrait in classical form of an abstract postmodern concept.
- Link whatever it is that you feel should be linked. This is the handy attribute of an online publication, even one that emphasizes physicality. No need to waste valuable words explaining to us why this song reminds you of another artist, or why the lyrics bring this philosophical concept to light, just show us!
Rachel Weldon has contributed words to the weird cause for 1.5 years in varying capacities (mostly low). She holds a BA in English Literature, and is going back for more this Fall. The special quality of Weird Canada’s literary style has always inspired her, so she unpacked her own process for us, to show how it’s meaningful to her.
Du « crab rock » du littoral de Rachel Weldon:
(Traduit par l’euphorie de Geneviève Faubert)
Une fois que tu as choisi un artiste ou qu’on t’a confié la critique d’un album, tu disposes d’un maximum de 100 mots pour décrire la musique, susciter une réaction et traduire l’émotion sur papier. À toi de jouer!
- Procure-toi la version matérielle de l’album en question. Prends-la dans tes mains. Observe bien l’emballage, les illustrations et les signes tangibles de l’amour qui a été mis dans sa création. Il s’agit d’une des caractéristiques propres aux critiques de Weird Canada. Nous apprécions le fait que les artistes investissent temps, efforts et argent dans l’aspect physique de leur œuvre artistique. Dans un monde où la majeure partie de l’art commercial est largement et facilement diffusée dans Internet, nous tenons à saluer ceux qui évoluent encore dans l’univers matériel. Nous sommes toujours ancrés dans les traditions.
- Écoute bien la musique. Écoute-la encore et encore. Écoute-la en boucle. Il ne s’agit pas de scruter à la loupe chaque parole, changement de gamme ou roulement de batterie et de décortiquer tout ce qui ne te plaît pas. Il s’agit plutôt de mieux comprendre la tonalité de la musique. Plonge au cœur du paysage sonore, et les sons deviendront plus vrais que nature. En plus de mieux entendre la musique, tu arriveras aussi à la voir, à la sentir et à y goûter. Le fait d’utiliser des versions matérielles et tangibles contribue également au processus.
- Fais-toi un ramassis d’idées et de points importants que tu aimerais aborder dans ta critique. N’oublie pas l’importance de la concision. Il peut s’avérer utile de dresser une liste pêle-mêle de signifiants, de termes techniques et de phrases amusantes desquels tu t’inspireras. La construction de phrases plus formelles viendra plus tard (ou non). En voici quelques exemples : musique matinale, « crab rock » du littoral, rêvasserie adolescente, bruit d’une boîte de conserve sur la chaussée, boue.
- Peaufine ta plume. Avant de te casser la tête à propos des questions grammaticales, prends le temps de lire d’autres critiques publiées sur le site de Weird Canada et note bien le style familier teinté de joual, l’usage d’une langue symbolique et l’absence générale d’une structure grammaticale rigide. Nous préférons que tu nous rendes l’émotion engendrée par la musique telle que tu l’as vécue, plutôt que tu nous pondes un superbe texte d’un point de vue sémantique et linguistique. La rédaction d’une telle critique d’un album de post-punk expérimental est à peu près aussi pertinente que l’utilisation du vocabulaire classique pour la description d’un concept abstrait post-moderne.
- Crée des liens hypertextes là où tu sens qu’il convient d’en mettre. C’est là qu’une publication en ligne devient intéressante, même lorsque celle-ci prône les versions physiques. Ne gaspille pas tous ces beaux mots à nous expliquer en quoi la chanson te rappelle tel artiste, ou la raison pour laquelle les paroles nous éclairent sur tel concept philosophique : montre-nous, tout simplement.!
Depuis un an et demi, la plume de Rachel Weldon apporte une contribution variable (surtout faible) à la cause WC. Elle détient un baccalauréat en littérature anglaise et a repris les études à l’automne. Elle s’est toujours sentie inspirée par le caractère particulier du style littéraire de Weird Canada. Elle nous dévoile ici son processus pour montrer à quel point celui-ci a de l’importance pour elle.