From the dry-goods pantry of Sophie Wonfor:
If you’re not in the neighbourhood or on the tour route, you can cruise the current catalogue, submit and get excited for the library’s future endeavours. Also As Well Too is worth checking out (and renewing).
Par le garde-manger de produits secs de Sophie Wonfor: (Par la lasagne en laine d’Émily Traichel)
C’est quelque chose qui se situe entre un truc amusant à faire avec d’autres artistes et simplement baisser les bras face à la position ridiculement précaire de la culture gérée par les artistes d’aujourd’hui. » [traduction] — Letch Tirant avantage du grand potentiel d’un salon propre à soi, Also As Well Too vient combler la distance physique considérable entre les artistes canadiens. La bibliothèque/galerie est la progéniture intellectuelle de Letch Kinloch, et il a généreusement décidé de l’installer dans son domicile à Winnipeg — un emplacement on ne peut plus approprié. La lumière éclatante des fenêtres illumine les étagères qui débordent de livres, de zines, de cassettes et de vinyles donnés et prêtés : l’impressionnante réponse de la communauté à un humble appel aux soumissions. La réaction communautaire a été aussi encourageante que collaborative, et ce n’est pas surprenant. Des ateliers et des résidences ont débuté plus tôt cet été, et la tournée Wandering Albatross, accompagnée par Le Moat Juice de Ray Fenwick, a notamment rendu visite aux centres d’artistes tels que TRUCK, SAAG, et Yellow Dog, suit par d’autres manifestations bientôt. Jamais une bibliothèque n’a parût si belle et originale. Comment ce projet est-il né? Je voulais créer un espace artistique depuis longtemps, un endroit qui donnerait à chaque artiste la chance d’avoir une facturation égale et qui ouvrirait la porte aux possibilités et à la collaboration. Mais chaque fois que je trouvais des espaces à louer ou à vendre, le prix était complètement hallucinant. Puis un jour, ça m’a frappé — le Morbid Anatomy Museum à Brooklyn a commencé dans le salon de Joanna Ebenstein. Elle l’a accueilli pendant 10 ans, développant une communauté extraordinaire avant de devenir un véritable musée. Je me servais déjà de mon salon comme studio, alors je l’ai simplement vidé, puis j’ai installé des étagères et j’ai commencé à poser des questions au sujet de livres d’artistes dans mon entourage. La réaction a été rapide et incroyable. Les gens qui adorent et/ou font des livres trouveront ça hyper passionnant, mais que diriez-vous à ceux qui ne considèrent pas une bibliothèque comme un projet contemporain pertinent? Je dirais que, comme de nombreux autres médias, les livres d’artistes sont marginalisés parce que les gens n’ont simplement pas encore reconnu leur importance. Ces livres existent en marge de la société, et, peut-être grâce à cela, ils sont souvent utilisés pour explorer des idées qui ne sont pas acceptées par l’idéologie dominante. Comme ils n’ont pas encore été récupérés ni canonisés, le médium accorde encore aux gens une certaine liberté (contrairement au caractère oppressif d’autres médias), comme la vidéo l’avait fait. Ça peut être n’importe quoi. Alors peut-être que leur manque de reconnaissance est une bonne chose. Mais ça n’a vraiment aucune importance. La quantité immense de réponses que j’ai eues pour le projet – les gens qui envoient leurs livres ou ceux qu’ils ont collectionnés faits par d’autres artistes, les gens qui se présentent pour lire et explorer la collection, leur présence aux ateliers et aux évènements – me montre qu’il y avait déjà une grande communauté qui travaillait sur les livres et qui les considérait comme étant pertinents dans le cadre de l’art contemporain longtemps avant que je n’arrive sur la scène. Ça m’est vraiment égal que les autres pensent que c’est important ou non. Il y a quelque chose au sujet des livres matériels qui est inexplicablement important. Est-ce qu’Also As Well Too s’efforcera d’être une bibliothèque purement physique, ou est-ce que vous pensez vous convertir au format numérique? Les deux! Il y a des livres d’artistes vraiment intéressants en format numérique qui imitent l’action de tourner les pages des livres traditionnels, et il s’agit du médium parfait pour créer un pont entre les deux. Il y a également des ouvrages numériques qui repoussent les paramètres de ce qui constitue un « livre ». Mais je ne crois pas que ce soit une nouveauté propre à l’ère numérique. Il y a des cassettes et des vinyles dans la collection de la bibliothèque que je vois comme des précurseurs. Un autre aspect numérique de la bibliothèque est un projet sur lequel je travaille actuellement, qui sera lancé avec la tournée Wandering Albatross Tour – une base de données géographiques situant les livres d’artistes à travers le pays (beaucoup se cachent dans les bibliothèques régulières car les gens ne savent pas comment les catégoriser). L’idée est d’inviter les gens à faire la critique des livres qu’ils trouvent, ce qui aidera le monde à s’engager avec eux à distance et permettra peut-être d’entamer des conversations excitantes. Le tout sera publié sur le site web d’Also As Well Too. « Also As Well Too » me fait penser à tous les mots vides que l’on emploie lorsqu’on tripe sur quelque chose et qu’on ne peut pas arrêter d’en parler – comment avez-vous obtenu ce titre? LK : Ce sont les mots que mes amis et moi avions l’habitude d’enchaîner au secondaire, en rallongeant sur le malaise de la communication et en mettant l’accent sur l’arbitraire du début et de la fin des pensées, sur le doute dans les choix langagiers. C’était devenu une blague, presque comme un tic – un vide que nous remplissions mutuellement. Voulez-vous saisir cette occasion pour dire quelque chose au monde? Envoyez-moi vos livres d’artistes!Si vous n’êtes pas dans le quartier ou sur la route qui sera suivie en tournée, vous pouvez feuilleter le catalogue actuel, faire une soumission et vous réjouir des futures entreprises de la bibli. Also As Well Too vaut la peine d’être découverte (et alimentée).