From the memento mori of Julia Dickens:
Taking pause outside the mayhem of Dundas West’s Friday night bar crowds, Le Gallery acts as a portal transporting you into Rebecca Fin Simonetti’s imagined world. You have made it to the afterlife, the waiting room of Fin’s purgatory. Her darkly dystopic and psychedelic visions create a kind of intoxicating limbo, where myriad forms pull the viewer into an alternate reality of savage girlhood run amok.
Prison markings scrawled on the wall create a kind of mind map of desperation. In the corner, a taxidermied goat hangs suspended from the ceiling above a cluster of objects, acting as a spirit guide that guides the viewer through a translucent doorway.
In the next room, illuminated stained glass tombstones are laid out in graveyard rows facing a suspended screen that loops Fin’s haunting video for "Anin". The video, shot with military surveillance cameras, features the artist and a collection of girls moving around a darkened industrial space, climbing over top of one another, vomiting a mysterious milky fluid, spray painting the names of girls in tombstones on walls: Violet, Suyin, Anne, Amy… In framed drawings found past the screen, swarms of young women climb over barren landscapes and the detritus of recognizable elements from our own world: dilapidated chain-link fences, abandoned cars, a swan boat by the river bank. Black garbage bags are piled up beside an opulent princess bed; deceased animals hang from the sky or lay on the ground, covered in flowers and plant life, limbs inexplicably missing. Seeming like the haunting but not quite grisly aftermath of some war, we are left to wonder if this world is not just a projection of the characters within it. If this is meant to project a future reality, then it begs the question: what happened here?
The chiming, ghostly and indecipherable Anin moves time in multiple directions. This is the anthem to a death march that plays quietly in the back of our own minds, in waiting rooms, on solitary walks, in the moments before we fall asleep at night. Bittersweet but not saccharine, Knife Play shows us the most beautiful kind of Memento Mori. As the fiction of Fin’s imagined girls remind us, well all must face our own inevitable demise. It is the vulnerability of these sickly, wild and wretched girls that makes this reminder all the more tragic.
De la memento mori de Julia Dickens: (Traduit par Marcin Lasinski)
Juste hors du désordre des foules du vendredi soir qui fréquentent le bar de la rue Dundas Ouest, Le Gallery sert comme portail qui t’achemine à l’intérieur du monde imaginaire de Rebecca Fin Simonetti. Tu as transcendé à l’au-delà, la salle d’attente du purgatoire de Fin. Ces visions psychédéliques et sombrement dystopiennes créent un type de flou enivrant où des myriades de formes tirent le spectateur dans une autre réalité où la jeunesse d’une fille devient incontrôlable.
Des gribouillages griffonnés sur le mur d’une prison créent une sorte de carte du désespoir. Dans le coin, une chèvre empaillée est suspendue du plafond au-dessus d’un assortiment d’objets, servant de guide spirituel qui amène le spectateur à travers une porte translucide. Dans la pièce à côté, des pierres tombales en verre, tachées, sont ordonnées comme dans un cimetière, face à un écran suspendu sur lequel la vidéo troublante for « Anin » passe en boucle interminable. La vidéo, qui a été filmée avec une caméra de surveillance militaire, présente l’artiste avec un groupe de filles qui se déplace autour d’un sombre espace industriel, grimpant l’une sur l’autre, vomissant un mystérieux liquide laiteux, aspergeant de peinture à la bombe les noms des filles sur des pierrestombales peintes sur les murs : Violet, Suyin, Anne, Amy…
Dans des dessins encadrés trouvés passé l’écran, des masses de jeunes femmes grimpent au-dessus de paysages stériles et de détritus d’éléments qu’on reconnait de notre propre monde : des grillages délabrés, des voitures abandonnées, un bateau en forme de cygne qui s’est échoué sur la rive. Des sacs-poubelle noirs sont entassés à côté d’un lit de princesse somptueux; des animaux décédés sont suspendus du ciel ou posés sur le sol, recouvertes de fleurs et autres types de plantes, leurs membres manquants, sans explication.
Un peu comme la suite obsédante, mais pas tout à fait atroce, des conséquences d’une quelconque guerre, nous devons nous demander si ce monde n’est pas simplement la projection des personnages qui y habitent. Si ces images ont été conçues pour prévoir la réalité du futur, une question se pose : « Qu’est-ce quis’est passé ici ? »
Anin, un être fantomatique, indéchiffrable, arrive à changer le temps et à le diriger dans différentes directions. Cela devient un hymne, comme une marche funeste qui se déroule dans notre esprit, dans les salles d’attente, dans des marches en solitaires, dans les moments avant de tomber endormi. Douce-amère, mais pas sirupeuse, Knife Play nous démontre la plus belle réalisation de notre memento mori. Comme ces filles imaginées par Fin nous le rappelle, nous devons tous faire face à notre propre disparition. C’est bien la vulnérabilité de ces filles chétives, sauvages, qui rend ce rappel d’autant plus tragique.