From the kaleidoscopic third eye of David Hobbs:
In one of the footnotes that pepper Gail Scott’s The Obituary – marked by little black hearts, rather than asterisks – she writes, “Reader, the past carries a secret index. Little by little revealing why one meandering in speaking”. This could be a provisional artist’s statement, as Scott’s novel flutters through venetian-blinded apartments in Montréal’s Mile-End neighbourhood, finding similar topics spoken in the voices of a queer Métis woman, a local gendarme, a therapist (auspiciously named MacBeth), a literal fly on the wall and others. But Scott’s is not an ersatz Montréal; at least linguistically, she offers us the pulsing, shifting radiance of her “main port” in brusque descriptions and overheard franglais, connecting her characters with a past made presque neuf.
If readers find themselves struggling with Scott’s prose, which in structure and syntax is more Joyce than her beloved Gertrude Stein, it is because The Obituary is a strange novel that demands strange reading. Careful reading gives rise to instances of what Canadian poet Steve McCaffery (Scott’s label-mate at Coach House Books) refers to as a “momentary conjunction”– think of two seemingly unrelated stories that end-up beside each other in a newspaper. Read quickly, Scott’s deft variations in grammar, slang, and typography are rendered with prismatic brilliance. Combining both approaches, and any and all others, is essential for experiencing the dizzying wonder of The Obituary.
Du troisième oeil kaléidoscopique de David Hobbs: (Traduit par Natalie Binda)
Dans l’une des notes de bas de page qui parsèment The Obituary de Gail Scott – indiquées par de petits coeurs noirs au lieu d’astérisques – elle écrit : « Cher lecteur, le passé traîne avec lui un index secret. Peu à peu, il révèle ce qui pousse à se perdre en paroles ». Déclaration provisoire de l’artiste? Le roman de Gail Scott s’immisce à travers les stores vénitiens des appartements du Mile End à Montréal et y trouve des sujets similaires exprimés par les voix d’une Métisse homosexuelle, d’un gendarme local, d’un psychologue (convenablement appelé MacBeth), d’une mouche sur un mur et bien d’autres. Toutefois, le Montréal de Scott n’est pas une pâle imitation; d’un point de vue linguistique, elle convie la vibrance et les éclats changeants de son « principal port d’attache » par de brusques descriptions et quelques bribes de franglais, rattachant ses personnages avec un passé remis presque à neuf.
Si les lecteurs éprouvent de la difficulté avec la prose de Scott, dont la structure et la syntaxe ressemblent davantage à Joyce qu’à sa bien-aimée Gertrude Stein, c’est parce que The Obituary est un roman étrange qui se lit de manière étrange. Une lecture méticuleuse donne lieu à ce que le poète canadien Steve McCaffery (également chez Coach House Books, la maison d’édition de Scott) nomme des « connexions momentanées » – imaginez deux histoires sans lien apparent qui se retrouvent côte à côte dans un journal. En revanche, une lecture rapide dévoilera l’éclat prismatique des habiles variations de grammaire, d’argot et de typographie de Scott. Il importe de combiner ces deux approches, ainsi que toutes les autres imaginables, pour découvrir la magnificence étourdissante de The Obituary.