Look Straight AheadLook Straight Ahead

Between schoolyard bullies, schizophrenic visions, and dissatisfaction with his art, 17-year old Jeremy Knowles is experiencing a difficult adolescence. Structured as contemporary Künstlerroman, Elaine M. Will’s Look Straight Ahead documents Jeremy’s struggles with acute mental breakdown exacerbated by teen angst (or perhaps vice-versa) and his experience with art as therapy.

Will situates Look Straight Ahead firmly in the imagery and narrative of timeless adolescence: the story itself is centrally concerned with the process of growing up, and her characters bear uncanny resemblance to a similarly teen-minded classic. Other than the physical likeness, though, Will’s steers clear from anything so middle-American: drawn in black and white (except for a few bursts of colour in Jeremy’s hallucinations), Look Straight Ahead alternates between frigid asceticism and manic psychedelia as Jeremy navigates the vicissitudes of recovery.

The familiarity of Will’s characterization imbues Look Straight Ahead with a distinctly human verisimilitude. Despite the metaphysical scope of his hallucinations, Jeremy’s struggles never venture beyond the relatable and they suggest an autobiographical intimacy with their content – Will herself suffered a mental breakdown in 2002. And, just as Will created Look Straight Ahead in the decade after her illness, Jeremy’s ultimate recovery confirms the restorative power of art and the inextricable link between creative and personal growth.

Entre des tyrans de la cour de récréation, des visions schizophréniques et une insatisfaction par rapport à son art, Jeremy Knowles, 17 ans, vit une adolescence difficile. Structuré à la manière d’un Künstlerroman contemporain, le récit Look Straight Ahead de Elaine M. Will décrit les périodes de dépression sévère de Jeremy, exacerbées par les angoisses d’adolescent (ou peut-être est-ce l’inverse) et de son expérience avec l’art comme forme de thérapie. Will place Look Straight Ahead de manière ferme dans l’imagerie et la narration d’une adolescence intemporelle : l’histoire même s’intéresse essentiellement au processus de passer de l’enfant à l’âge adulte et ses personnages comportent des ressemblances troublantes avec un classique similaire orienté vers les adolescents. Toutefois, à part les ressemblances physiques, Will reste loin des caractéristiques américaines traditionnelles : dessiné en noir et blanc (sauf pour les quelques éclats de couleurs dans les hallucinations de Jeremy), Look Straight Ahead alterne entre ascétisme frigide et psychédélisme maniaque en suivant le personnage principal qui subit les vicissitudes de la guérison.

La familiarité de la caractérisation de Will imprègne Look Straight Ahead d’une vraisemblance distinctement humaine. Malgré la portée métaphysique de ses hallucinations, Jeremy affronte des épreuves qui se lisent bien et qui suggèrent une intimité autobiographique avec leur contenu – Will a elle-même souffert de dépression en 2002. Et, de la même manière que l’auteure a créé Look Straight Ahead dans la décennie après sa maladie, la guérison de Jeremy confirme le pouvoir réparateur de l’art et le lien inextricable entre croissance créative et croissance personnelle.

Weird_Canada-Look_Straight_Ahead-back