From the meta antics of Jessica Faulds:
Rae Spoon's debut novel (Fictionalized memoir? Personalized fiction? Diaristic mindfuck?) reads like a series of postcards from a profoundly painful adolescence. For those of us who didn't grow up Calgarian evangelicals, it also serves as a tour of fundamentalist strangeness, featuring faith healings, speaking in tongues, and (perhaps most frightening of all) trips to Christian summer camp. It is hard not to experience First Spring Grass Fire as a pyramid of hurt, stacked on a foundation of doubt and fear. But this series of vignettes succeeds because Spoon is absolutely unflinching in staring down the fucking monsters of their youth. Mental illness, queer-phobia, loss, humiliation, self-doubt: all are splayed on the autopsy table under the pathologist's blinding light. Like mortality, it is... uncomfortable. Yet Spoon's narrative approach lures even the squeamish. Despite having shed their country-music image, Spoon nevertheless retains the cowboy's plain-spokenness, and a golden haze of nostalgia hovers around even the most brutal scenarios. Also, the meta antics of author-as-character/memoir-as-fiction act as a nice foil to the squirm-inducing honesty displayed on almost every page. Yes, junior-high-school gymnastic routines happened to all of us, but Spoon's treatment reconstructs them as fictions. Still harrowing, but possible to isolate as stories, and to extract as tumours of humiliation. This is a book about the redemptive power of art in general, and music in particular. This is Spoon's wellspring of hope. It is a parable about being saved, not by a deity, but by a guitar. It is, at heart, the story of how the creator of this video grew from the person who once resolved, "I will never play music in front of people again."
Des méta-espiègleries de Jessica Faulds: (Métamorphosé par Vincent Rondeau)
Le premier roman de Rae Spoon (autobiographie romancée? fiction personnelle? journal intime hallucinant?) se lit un peu comme une série de cartes postales venues d'une adolescence terriblement douloureuse. Pour ceux qui n'auraient pas grandi dans la communauté évangélique de Calgary, il dépeint également toutes les bizarreries du fondamentalisme, entre autres la guérison par la foi, la glossolalie et peut-être la plus effrayante de toutes, les camps d'été chrétiens. First Spring Grass Fire se présente comme une pyramide de douleur fondée sur le doute et la peur. Néanmoins, cette série de vignettes est un succès puisque Spoon, imperturbable, ne cède pas devant tous les monstres de son enfance : les troubles mentaux, la queer-phobie, la défaite, l'humiliation, le doute de soi-même sont tous écartés sur la table d'autopsie sous la lumière aveuglante du médecin légiste. C'est inconfortable... comme la mort. Pourtant, l'approche narrative de Spoon est susceptible d'attirer même les esprits délicats. Ayant délaissé son image country-western, Spoon en garde toutefois le parler franc du cowboy et on remarque comme une aura dorée de nostalgie même autour des scénarios les plus durs. Les méta-espiègleries narratives (auteur-personnage / auto-bio-fiction) complémentent agréablement l'honnêteté dérangeante présente sur presque chaque page du livre. Oui, nous avons tous fait de la gymnastique au secondaire, mais le traitement de Spoon réinvente la situation comme une fiction. Cette approche nous permet d'isoler ces événements, quoiqu'ils restent extrêmement pénibles, comme autant de récits ponctuels, de tumeurs d'humiliation à extraire. C'est un livre qui parle des pouvoirs de rédemption de l'art en général et de la musique en particulier : c'est la source de tout l'espoir de Spoon. C'est une parabole qui montre qu'on peut trouver le salut, non pas en un dieu, mais en une guitare. C'est un livre qui raconte, au fond, comment quelqu'un qui a déjà déclaré « Je ne jouerai plus jamais de musique devant les gens » en est venu à créer ce vidéo.