From the yoyo hand of Brad Casey:
“Is this ephemera?” Alex Mackenzie, who is Petra Glynt, keeps asking me. Alex has a nervous energy that comes across charming, she fiddles with her fingernails and looks into the middle distance, away from you, when she speaks. When she does make eye contact she opens her eyes wide, her eyes constantly asking, “Right? You know what I mean?” with a demure, reserved sort of affection. She giggles a lot. She gets you on her wavelength this way. I reassure her constantly that whatever she wants to show me can be ephemera, as long as it’s important to her. Everything seems important to her. She covers every object she owns with her personality. She chooses her few words in quick bursts. She expresses herself most strongly in her visual art and her music. And her music is expressive. Sharp, multi-layered, foreboding, warm, with a darkness that doesn’t overpower her very bright light. Petra Glynt released her lush 5-song EP Of This Land in 2013. Currently she is recording a full length which she aims to release late 2015. The photos contained herein were taken both at her Toronto apartment on Bloor St and at her partner Brian’s apartment in Parkdale.I got this to listen to the radio. I listen to Coast to Coast a lot. It’s a conspiracy radio show. Sometimes it’s good, sometimes it’s super out there. It’s really entertaining. I cover a lot of things in rhinestones. Mostly I don’t like to look at the brands. I use this sampler for live shows a lot. One day I decided I really wanted a yo-yo. My friend, she’s a bike courier, she was delivering stuff and she went out of her way and delivered this to me. I can’t do any tricks on it, it’s the kind you just use. I want to get one of those fancy weighted ones. This one has lots of stories. It was one of my first pedals I ever got and it opened up my whole world. I was like shit, I can jam with myself. So I started doing that a lot, it’s a lot of fun. I used these patterns for an event at the Gladstone recently. I was DJing reggae songs in this huge tent and this pattern was surrounding it. I used three screens to make this print, which I’ve used a couple times now. I bought this off eBay. It’s really funny, it has speakers and effects. It has a doom metal setting! It’s very tacky, like serious kitch. I used to record to it all the time. Not as much anymore though. I wear this a lot. My friend made it. He works at Toronto Laser Services and he made it at work with lasers. I attached it to a bunch of metal chains. It’s not nice but it’s my friend Blake’s Dad’s shirt so it’s important. Blake is my buddy. We lived together, he made the video for “Sour Paradise”. I don’t see him much now. I miss him. This is a journal. I write dreams and songs in it. I have a bunch of these. I like them because they are short and small so I can fill them quick and move on to the next one. I like to start a new book, it’s exciting that way. This is a box I gave to Brian. There’s a spider ring, my old student ID, an old business card and a picture of me. That’s ephemera, right?
De la main au yo-yo de Brad Casey: (Traduit par Jessica Grenier)
« Est-ce que c’est éphémère? » C’est ce qu’Alex Mackenzie, alias Petra Glynt, n’arrête pas de me demander. Son énergie nerveuse la rend charmante : elle joue après ses ongles et quand elle parle, elle regarde dans le vide, à mi-chemin entre elle et moi. Quand elle établit le contact visuel, elle écarquille les yeux, comme s’ils demandaient, à chaque instant, « Tu vois ce que je veux dire? », avec une cordialité timide, pudique. Elle ricane souvent, et c’est de cette façon qu’elle t’amène sur sa longueur d’onde. Je la rassure sans cesse en lui disant que tout ce qu’elle veut bien me montrer peut être dans Ephemera, tant que c’est quelque chose d’important pour elle. Et tout semble important pour elle. Elle étale sa personnalité sur tous les objets qu’elle possède. Elle choisit ses quelques mots par élans impulsifs. Elle s’exprime plus fortement en art visuel et en musique – et sa musique est expressive : incisive, multidimensionnelle, précurseure, chaleureuse, avec une obscurité qui ne parvient pas à éclipser son éclat brillant. C’est en 2013 qu’est sorti Of This Land, son premier EP de cinq chansons luxuriantes. Elle enregistre présentement un album complet, qui devrait être terminé vers la fin de 2015. Les photos figurant ici ont été prises dans son appartement sur la rue Bloor, à Toronto, et dans celui de son copain, Brian, à Parkdale. Chanson : (Of This Land) Chanson : (Sour Paradise) Je l’ai achetée pour écouter la radio. J’écoute souvent l’émission conspirationniste Coast to Coast. Des fois c’est bon, des fois c’est vraiment n’importe quoi, mais c’est toujours divertissant. Je recouvre plein de trucs de faux brillant, principalement parce que je n’aime pas voir les noms de marque. J’utilise souvent cet échantillonneur pour mes spectacles en direct. Un jour, j’ai décidé que je voulais vraiment avoir un yo-yo. Une amie, qui est messagère à vélo, était en pleine livraison, mais elle a fait un détour pour venir m’en porter un. Je ne sais pas faire de figures, c’est plus le genre avec lequel tu ne fais que jouer. J’en veux un lesté, de luxe. Il y a beaucoup d’anecdotes sur celle-là : c’est une de mes premières pédales, elle a ouvert mon univers. J’étais comme : shit, je peux jammer toute seule. Alors, j’ai commencé à le faire souvent, c’est vraiment l’fun. J’ai utilisé ces motifs récemment, pour un événement au Gladstone. Je faisais jouer des chansons reggae sous un chapiteau qui avait ce motif tout autour. Ça fait quelques fois que je l’utilise, il a fallu trois pochoirs pour le faire. (4-Track) Je l’ai acheté sur eBay. C’est vraiment drôle parce qu’il a des haut-parleurs et des effets. Il y a même un réglage doom metal! C’est vraiment quétaine, genre kitch assumé. Avant, j’enregistrais plein de trucs dessus, mais c’est plus vraiment le cas aujourd’hui. (Chaîne avec feuille de pot) Je la porte souvent. C’est un ami qui l’a faite où il travaille, avec des lasers (il travaille chez Toronto Laser Services). Je l’ai attachée à des chaînes en métal. (Chandail déchiré) Il n’est pas beau, mais c’est le chandail du père de mon ami Blake, alors il est important pour moi. Blake, c’est un copain, on a déjà habité ensemble. Il a fait le vidéo pour « Sour Paradise ». Aujourd’hui, je le vois moins souvent. Je m’ennuie de lui. C’est un journal où j’écris des rêves et des chansons. J’en ai plein comme ça. J’aime ces cahiers parce qu’ils sont petits et minces, alors on peut les remplir rapidement et en commencer un autre. J’adore commencer de nouveaux carnets, c’est stimulant. J’ai donné cette boîte à Brian. Dedans, il y a une bague en araignée, mon ancienne carte étudiante, une vieille carte d’affaires et une photo de moi. C’est éphémère, tu crois?