From the small objects of Brad Casey:
“As a kid I was always into small things. I think all the things I think are special are really small objects.” Anna Mayberry is leading me through her small apartment that she shares with her partner and HSY bandmate Jude in Toronto’s Chinatown. It’s a white, one room dwelling, almost barren but for scattered books and show posters, basic necessities that make a home like pots and pans, a mattress on the floor. The kitchen doubles as a living room, the bedroom is low-ceilinged below a storage space and there is barely any natural light. She explains to me that this is meant to be a temporary housing solution as HSY rests between tours and any left over money goes into projects like the ethereal, beautiful, dark ANAMAI. ANAMAI is comprised of Anna Mayberry and Dave Psutka, with Allie Blumas helping with live support when not wrapped in duties with her band DOOMSQUAD. After releasing a lo-fi, self-titled EP in late 2013 with Buzz Records, ANAMAI went into Halocline Trance studios in Toronto to record their first full length, Sallows. It’s just under an hour of songs that push and pull between formal songwriting and formless structure, often with a drone in the background keeping the listener grounded to Anna’s strong, small voice. Anna tells me, before I begin photographing, “I feel like I’ve gotten rid of so many things and tried to detach from things. So choosing the most special things? I’ve been trying hard not to do that!” But a detachment, a poverty of things, doesn’t mean she’s lacking in special objects. Anna proudly displays to me the things she hasn’t yet detached from, each with a story that pulls her back, sometimes hundreds of years, into family, love and the magic with which most special objects are imbued. Barbie the Bike: It used to be pink and purple and I named it Barbie. I had it for a few years and now it’s just a reminder that you have to take care of your bike. I named it Barbie because it was really girly but it was awesome, like a tough road bike. Until I have a new bike I’ll keep Barbie under my table. Winter Coat: This coat reminds me of the Lion King. It always makes me feel like a more awesome, animal version of myself. I got it at this store in Montreal, I went in five times to look at it and it was always still there. Every time I went in and talked to the guy who ran the store he’d tell me things about myself while I wore it. Like, “Oh, it goes with your eyes. You want people to look at you.” And I’d be like, “Noooo!” (laughs). Swedish Book of Psalms: My Swedish grandmother gave this to me. I think it was my great-great grandmother’s. I can’t read Swedish. This is really old, there’s a date in here…1825. It’s all hand stitched together. I posted a picture of it to a blog from Sweden and someone said it was the most unreal, illegible Swedish they’d ever read. I think it’s a bunch of psalms but there’s funny little notes in it and this two of spades for some reason, which is a pretty auspicious thing for a person who’s very Christian to keep in this book. Secret Tin: I’ve had this for a long time. It was my secret tin when I was younger. When I was a kid I also went through all the provinces on road trips so it’s like a token of my childhood. I don’t think I’ve seen all those flowers though. Dead Air Plant: I got an air plant and it died because I didn’t water it. So I put this guy in the water. I think this is like how I feel. I’m not good at taking care of plants but I think I’m getting better. Problem Book: This I found in a second hand store. It’s called “Drum and Candle: First Hand Experiences and Accounts of Brazilian Voodoo and Spiritism.” There’s a lot of interesting problems with this. It’s all about witchcraft but it’s from this very colonial perspective. It’s by this white guy who investigated witchcraft, but there’s some great graphics in it. I’ve always wanted to use them for something. I like the clinical, sort of colonial way all these crazy, awesome spiritual events are written about. Like, why are these characters in suits? I don’t think this is how it happened at all. Strange Elvis: This was a gift. I don’t know anything about it. I mean, it’s Elvis but I don’t know what these symbols mean. It’s just funny to me. I like how someone went to all the trouble to make this and varnish it. Maybe it was someone’s school project? I hope those symbols say, “Elvis,” or, “The King.” Light Refracting Glass: These are made to refract light. This brown one is kind of sad because we don’t get light in this window, plus there are these bars, so it’s kind of depressing. But I like the blue and clear ones. Tiny Elephants: My Dad used to have a couple little carved elephants. At some point I decided that elephants were “his thing” so I always used to find little elephants and give them to my Dad. Even though he only had two, it’s like I made him start collecting elephants. So this is for him.Des petits objets de Brad Casey: (Traduit par le capharnaüm de petits objets d’ Aliké Harel)
« Petite, j’aimais toujours les petites choses. Je crois que toutes les choses que j’aime sont de petits objets. » Dans le quartier chinois de Toronto, Anna Mayberry me guide dans son petit appartement qu’elle partage avec Jude, conjoint et co-membre de HSY. L’habitation se résume à une pièce aux murs blancs, presque dénudée, hormis çà et là quelques livres et affiches de spectacle, les essentiels d’une maison, ustensiles, chaudrons et un matelas au sol. La cuisine fait également office de salon, sous un espace de rangement se trouve la chambre à coucher au plafond bas, et la lumière du jour y est rarissime. Elle m’explique qu’il s’agit d’un logement temporaire pour poser pied à terre entre les tournées de HSY et pour que tout surplus d’argent retourne dans les projets comme le beau, sombre et éthéré ANAMAI. ANAMAI comprend Anna Mayberry et Dave Psutka, Allie Blumas au soutien technique pendant les concerts… lorsque le devoir ne l’appelle pas pour son propre groupe DOOMSQUAD. Après le lancement d’un album EP lo-fi à la fin de 2013 pour Buzz Records, ANAMAI s’est rendue chez Halocline Trance studios à Toronto pour l’enregistrement d’un album LP, Sallows. Un peu moins d’une heure de chansons qui oscillent entre la composition en règle et la structure sans règles, un drone en trame de fonds accompagne souvent la petite et forte voix d’Anna et garde le mélomane sur la terre ferme. Avant que je commence à prendre les photos, Anna me dit : « J’ai l’impression que je me suis débarrassée de tant de choses pour essayer de me détacher. Choisir les choses les plus spéciales… je me suis vraiment efforcée de le faire! » Un détachement, une pauvreté de biens ne signifie en rien qu’elle manque d’objets spéciaux. Anna me montre fièrement les choses desquelles elle ne s’est pas départie, chacune a une histoire qui la ramène, parfois des centaines d’années en arrière, à la famille, à l’amour et à la magie qui se sont imprégnés dans chaque objet. Le vélo Barbie: Il était rose et mauve avant, je l’ai donc appelé Barbie. Je l’ai utilisé quelques années et maintenant il me rappelle simplement qu’il faut prendre soin de son vélo. Je lui ai donné le nom de Barbie parce qu’il fait vraiment petite fille, mais il est génial, un vélo de ville solide. Jusqu’à ce que j’aie un nouveau vélo, je vais garder Barbie sous la table. Manteau d’hiver: Ce manteau me fait penser au Roi Lion. Il me donne l’impression d’être une autre moi, une version augmentée et bestiale de moi-même. Je l’ai déniché dans une boutique de Montréal, j’y suis entré cinq fois pour le regarder et il y était toujours. À chaque fois que j’entrais et parlais avec le gars propriétaire de la boutique, il faisait des commentaires à mon sujet pendant que je portais le manteau. Du genre « Oh, ça match avec tes yeux. Tu veux attirer le regard. » Ce à quoi j’ai répondu, « Nooon! » (rires). Les Psaumes en suédois: Ma grand-mère suédoise m’a donné ce livre. Je crois qu’il appartenait à mon arrière-arrière-grand-mère. Je ne sais pas lire le suédois. C’est vraiment un vieux bouquin, il y a une date à l’intérieur…1825. Il a été assemblé à l’aiguille. J’en ai envoyé une photo à un blogue suédois et quelqu’un a dit que c’était le suédois le plus irréel et indéchiffrable jamais lu. À mes yeux, ce ne sont rien que des psaumes, mais il y a de drôles de notes d’écrites et ce deux de pique, pour je ne sais quelle raison… un peu louche qu’une personne très croyante l’ait gardé dans un livre biblique. Coffret secret: J’ai ce coffret depuis longtemps. C’était mon coffre secret étant petite. Quand j’étais plus jeune, j’ai aussi voyagé dans toutes les provinces, donc ce coffre représente mon en enfance. Je ne crois pas avoir vu toutes ces fleurs par contre. Fille de l’air morte: J’avais cette plante, une fille de l’air, et elle est morte parce que je ne l’arrosais pas. Alors, je l’ai mise dans l’eau. Je crois que c’est comme ça que je me sens aussi. Je n’ai pas le tour pour m’occuper des plantes, mais je crois que je m’améliore. Livre à problèmes: J’ai trouvé ce livre dans une boutique d’occasion. Il s’intitule « Tambour et chandelle : Expériences et témoignages de vaudouisme et de spiritisme brésiliens ».* Ce livre pose une foule de problèmes. Il parle de sorcellerie, mais d’un point de vue totalement colonialiste. L’auteur est un Blanc qui a étudié la sorcellerie, les images restent intéressantes. J’ai toujours voulu les utiliser pour un projet. J’aime l’approche clinique, un peu coloniale utilisée pour raconter des expériences spirituelles déroutantes et fantastiques. Par exemple, pourquoi tous les personnages sont en habit-cravate? Je suis certaine que ça ne s’est pas du tout passé comme ça. Étrange Elvis: Je l’ai eu en cadeau. Je ne sais rien de son histoire. Oui, c’est Elvis, mais je ne connais pas la signification des symboles. C’est un objet étrange. J’aime savoir que quelqu’un s’est démené pour le fabriquer et le vernir. Un projet scolaire, peut-être? J’espère que ces symboles veulent dire « Elvis » ou « The King ». Pierre qui réfracte la lumière: Ces pierres servent à réfracter la lumière. La brune est un peu triste parce la lumière ne traverse pas cette fenêtre. En plus, il y a ces barreaux, c’est plutôt déprimant. Par contre, j’aime la bleue et la transparente. Éléphants miniatures: Mon père avait quelques petites sculptures d’éléphants. À un moment donné, j’ai décidé que, les éléphants, c’était « son truc » et je trouvais tout le temps de petits éléphants à lui donner. Il en avait pourtant seulement deux. C’est comme si je l’avais poussé à collectionner les éléphants. Celui-ci, c’est pour lui.