From the prairie myth of Joe Strutt:
Winnipeg makes an effective backdrop for a personal struggle to understand how a benevolent God could have created such a hostile universe.Kingwell would go on to bestow the name “Plague City” on the town he grew up in, as a not-quite-fond nod to its general hostility toward eking out a comfortable life in any season. It's the sort of place where there's not much to do, so you start a band. I guess that was sort of the case for Banned From Atlantis — I remember reading an interview where they joked that they got together because they were the only Superchunk fans in the city. Starting with some good songs on a decent self-recorded cassette, People Write to Geena Davis in Japanese would emerge as something startlingly transformed, with thunderous drums and aggressively slacker-ish guitars provided by Bob Weston who was brought in to produce the record. The album would be released against the backdrop of the funeral for the Jets (the real Jets, still exiled in Arizona, not the new, fake, militarism-humping Jets). The team would last for one more lame-duck season, but the band would be done by year’s end. Things were grim in Plague City, with an unsavoury right-wing political-correctness (“how did they ever get so good at calling other people names?”) establishing a flimsy “Save Our Jets” narrative where we weren’t supposed to question the elites’ plans to cut a blank cheque for the city’s failed and cowardly capitalists. The home I grew up in got sold, and on the cusp of getting my degree (alongside — and this is a true story — no less than Fred Penner) I moved downtown, into my first apartment and quickly learned to recognize the local gang signs. Waving goodbye to all my friends left and leaving, I decided to stay for one more year. I put my polisci courses to work in a dead-end job that involved breathing in other people’s cigarette smoke and watching them piss away their paycheques on VLTs. I put my philosophy courses to work by settling into a winter-long existential funk, wondering what the hell I was going to do with my life. Long story short: the things you don't know about yourself in 1995 are going to be the things you don’t know about yourself in 2013. There’s a prairie myth of winter stoicism — that it toughens you up, makes things endure — but in the end it simply breaks some things, like the ice on the rivers at the city’s heart: solid ground heaved into fragments by remorseless, unseen forces. Long story short: the band would break up (though guitarist Doug McLean would notably move on to The Bonaduces and The Paperbacks), the Jets would leave, and I too would leave. “Because the thing about a Plague City summer is that it's never quite long enough to let you forget that winter.”
Joe Strutt blogs at Mechanical Forest Sound, a slow-paced investigation of a wide range of artists — mostly reflecting on concerts as shared experiences, acts of citizenship and a chance to get down. Fuzzy photographs and clear-sounding original live recordings a specialty.
Du mythe des Prairies de Joe Strutt: (Traduit par la peste urbaine de Vincent Rondeau)
Winnipeg est un endroit particulièrement propice à la crise de conscience de l'individu qui tente de comprendre comment un Dieu bienveillant aurait pu créer un univers aussi hostile.Kingwell a aussi donné à la ville de son enfance le surnom pas si affectueux de « Plague City » (la ville de la peste), en référence à la difficulté d'y trouver une vie confortable, peu importe la saison. C'est le genre d'endroit où il n'y a pas grand chose à faire, alors on part un band. J'imagine que c'est le cas de Banned From Atlantis : je me rappelle avoir lu une entrevue avec les membres du groupe qui disaient s'être rencontrés parce qu'ils étaient les seuls fans de Superchunk en ville. À partir de quelques bonnes chansons sur une cassette enregistrée maison, People Write to Geena Davis in Japanese s'est métamorphosé en un album surprenant, plein de percussions retentissantes et de guitares slacker agressives offertes par le producteur invité Bob Weston. Le disque a paru pendant les funérailles des Jets (les vrais Jets encore exilés en Arizona, pas la fausse nouvelle équipe aux tendances militaristes). L'équipe a continué de jouer pour une saison pitoyable, mais le groupe s'est dissolu avant la fin de l'année. Tout allait mal alors à Plague City : des relents déplaisants de rectitude politique de droite alimentaient un point de vue « sauvez nos Jets! » selon lequel on n'était pas supposé remettre en question l'idée des élites de faire un chèque en blanc aux capitalistes ratés et lâches de la ville. La maison de mon enfance a été vendue, et juste au moment où j'allais compléter mon diplôme (en même temps que Fred Penner, sans blague) j'ai emménagé dans mon premier appartement au centre-ville, où j'ai rapidement appris à reconnaître les symboles des gangs locaux. Au moment où tous mes amis partaient, j'ai décidé de rester en ville pour un an de plus. À l'aide de mes cours de science politique, j'ai décroché un emploi sans avenir où je respirais la fumée de cigarette des gens venus gaspiller leurs chèques de paye à la loterie vidéo. À l'aide de mes cours de philosophie, j'ai sombré dans le doute existentiel tout l'hiver en me demandant ce que j'allais faire de ma vie. Bref, ce qu'on ne connaît pas à propos de soi-même en 1995, on ne le connaît pas plus en 2013. Il y a un mythe du stoïcisme hivernal qui veut que l'hiver des Prairies bâtit le caractère, qu'il permet de mieux endurer toutes sortes de vicissitudes, mais au fond, tout finit par casser comme la glace des rivières au coeur de la ville, un bloc solide fragmenté par des forces invisibles et impitoyables. Bref, le groupe s'est dissolu (toutefois, le guitariste Doug McLean a ensuite fait partie des Bonaduces et des Paperbacks), les Jets sont partis et moi aussi. « Parce que le problème avec l'été à Plague City, c'est qu'il n'est jamais assez long pour oublier l'hiver. »
Joe Strutt écrit pour le blog Mechanical Forest Sound, qui examine en profondeur un large éventail d'artistes en réfléchissant sur la notion du concert en tant qu'expérience partagée, acte de citoyenneté et occasion de s'amuser. Points forts : les photos floues et les enregistrements originaux clairs.