From the astonishing fingers of Darcy Spidle:
In 1979 Manitoba’s Lubomyr Melnyk unleashed his “continuous mode” of piano technique with the release of KMH on Toronto’s prolific Music Gallery Editions imprint. The “continuous mode” is an extreme exercise in minimalism that involves pounding arpeggios up and down the keyboard at hyper speed. At times he is playing an astonishing 19 notes per second on each hand. According to Melynk, the magnitude of this music and the sonic ghosts that arise from the clashing of notes at such a pace can evoke spiritual experiences for the listener. It is a lofty claim, and one that it is sometimes tossed around too often. But if music of any kind can bring on altered states, this pianist’s super-human performances probably can, especially in a live setting. Writing in the liner notes, Melnyk chastises technology as “a violent yet subtle tearing away from our foundations of peace.” He is talking here about his reluctance, at the time, to record this album. Like all of his compositions, KMH is an exercise in physicality, a musical feat that is rooted in a unique space and time. In 1979 Melnyk was barely willing to allow his musical time bending to be recorded, or as he eloquently put it, “handed over to be re-cooked as leftover meat.” A few years back I was fortunate enough to witness Melnyk in concert. And I will say, the enormous wave of sound that washed over the audience that night would certainly not be forgotten by anyone who was in the room. Of course, a record can never quite articulate that level of intimacy and intensity, but KMH is the next best thing. It is a document of potent virtuosity by a musician in his prime who was (and still is) obsessed with exploiting his freakish gifts and affinity for the piano. It is certainly a one-of-a-kind release, and contrary to the artist's concerns, the record’s beauty does in fact lay in its ability to capture --- however imperfectly --- a momentous performance by one of Canada's most unusual talents. Last I heard he still had a few sealed copies of the original 1979 release. So, as they say around here, GRIP OR REGRET.
Darcy Spidle is the founder of Divorce Records, the OBEY Convention festival and recently starred in the film LOWLIFE. He also plays a mean jaw harp as Chik White.
Des doigts étonnantes de Darcy Spidle:
En 1979, Lubomyr Melnyk, originaire du Manitoba, présentait pour la première fois sa technique pianistique du « mode continu » avec l'album KMH, paru sur la prolifique étiquette torontoise Music Gallery Editions. Exercice extrême de minimalisme, le mode continu consiste à jouer des arpèges ascendants et descendants avec force et à vitesse hallucinante, parfois jusqu'à 19 notes par seconde. Selon Melnyk, l'ampleur de cette musique et les fantômes soniques issus du choc constant des notes peuvent mener à des expériences spirituelles chez l'auditeur. Ce genre de déclaration, que l'on entend parfois trop souvent, peut paraître trop ambitieuse, mais si la musique est capable de provoquer des états altérés de conscience, cela s'applique probablement aux performances surhumaines de Melnyk, particulièrement sur scène. Dans les notes d'accompagnement de l'album, Melnyk accuse la technologie de causer « un déchirement violent et subtil de nos fondements pacifiques ». Il fait ici référence à sa réticence, à l'époque, d'enregistrer cet album. Comme toutes ses compositions, KMH est un exercice physique, une prouesse musicale intimement liée à un point spatio-temporel particulier. En 1979, Melnyk était peu disposé à enregistrer ses exploits musicaux « pour qu'on les réchauffe comme des restants de viande ». Il y a quelques années, j'ai eu la chance d'assister à un concert de Melnyk. Je dirai ceci : personne qui était présent dans la salle ce soir-là n'oubliera de sitôt l'immense vague de son qui a déferlé sur l'auditoire. Évidemment, un enregistrement ne pourra jamais attester précisément toute l'intimité et l'intensité d'un tel événement, mais KMH est la meilleure alternative. C'est un témoignage de la virtuosité et de la puissance d'un musicien dans la force de l'âge qui était continue d'être voué à l'exploitation de ses dons surnaturels et de son affinité pour le piano. C'est un album unique en son genre, et malgré les inquiétudes de l'artiste, sa beauté vient de sa capacité à capturer, bien qu'imparfaitement, une performance historique d'un des talents canadiens les plus singuliers. Aux dernières nouvelles, Melnyk avait encore quelques copies scellées de l'édition originale de 1979. Comme on dit ici, SAISISSEZ OU REGRETTEZ.
Darcy Spidle est le fondateur de Divorce Records et du festival OBEY Convention et a récemment joué dans le film LOWLIFE. Il est également joueur accompli de guimbarde sous le nom de Chik White.